La révolution scientifique - Note historique

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Ce qu'il est convenu d'appeler la révolution scientifique nous permet d’exploiter la nature en prenant appui sur les lois physiques : la science se met au service de la technique. Avec la révolution scientifique, le projet cartésien de s’appuyer sur la connaissance des lois physiques pour "se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature" prend corps.

Même s’il y a eu tout au long du Moyen Âge de grands scientifiques qui accordaient une importance primordiale aux observations et expérimentations, en particulier dans le monde arabe, la représentation héritée d’Aristote d’un cosmos fini et géocentré n’était pas remise en question. Au XVIIe siècle, l’invention des lentilles, et par conséquent des lunettes astronomiques et des microscopes, bouleverse les données d’observation et conduit à une remise en cause radicale de ce modèle cosmologique. On passe d’un monde clos à un univers infini (pour reprendre les mots de l’historien des sciences Alexandre Koyré). Il faut ainsi mettre au point de nouvelles voies d’approche pour ce nouveau monde, c’est-à-dire de nouvelles méthodes. Pour cela, l’empirisme et le rationalisme doivent être conjugués dans une démarche qui sera simultanément intuition théorique et expérimentation pratique.

Le postulat d’une intelligibilité mathématique de l’univers structure et détermine des recherches observationnelles dont le but est de vérifier cette mathématique universelle présupposée. C’est ce que Galilée formule en écrivant que le livre de la nature est écrit en langage mathématique. À la même époque, Francis Bacon fait valoir qu’on ne commande à la nature qu’en lui obéissant. La combinaison de ces deux principes construit ce qui sera l’épistémologie moderne, un aller-retour permanent entre hypothèses théoriques et infirmations ou confirmations expérimentales.

Descartes est exactement au confluent de ces deux méthodes. Mathématicien de formation, il se livre à des expériences aussi bien dans le domaine de l’optique que dans celui de la biologie. Il est évident que ce sont les progrès techniques, aussi bien dans les matériels optiques que dans les instruments de mesure du temps, qui ont permis les grandes avancées dans la compréhension des forces, des mouvements, de la constitution de la matière… que le XVIIe siècle va connaître entre Galilée et Newton.

Pour autant, l'exploitation de la nature que permet la technique moderne, ainsi armée par les sciences, conduit-elle à une véritable domination de la nature, voire à son asservissement ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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